4H du matin sous la pluie à casablanca
Mardi soir : 3h25 mn du matin, il fait froid à Casablanca, je lis un livre confortablement installée dans mon séjour, je suis assez friande de mon petit luxe et souvent le simple plaisir de flâner paresseusement chez moi me procure une joie sereine….
La sonnerie de mon téléphone me fait sortir de ma bulle :
Moi : qu’est ce que tu fais encore debout ?
Lui : je n’arrive pas à dormir… (il a cette voix de petit garçon capricieux qui m’a toujours fait fondre)
Moi (faussement compatissante) : prends une tisane
Lui : et si tu m’offrais un verre …
Un long silence s’ensuit, chacun jaugeant l’autre, espérant une réponse, et l’appréhendant en même temps
Moi (contrôlant ma respiration et avec une voix neutre) : qu’est ce que tu veux de moi ?
Lui : que tu me rejoignes en bas dans 15 mn, je te kidnappe !
Et il arriva ce qui se produit à chaque fois que sa folie me reprend
Moi : mais j’adore me faire kidnapper !
Il m’attendait quand je suis descendue, je me suis assise sur le siège à côté de lui, il a baissé la musique et nous filions silencieux à se humer, à se caresser avec des regards à la dérobée comme des baisers volés…
Il pleuvait des cordes, et j’aimais cette sensation de glisser sur l’eau et faire éclabousser les flaques sous les roues….. Quand il s’arrêta je descendis, il ouvrit une porte en grillage, se retourna et me tend la main je la pris confiante en le suivant dans une allée obscure, il me tenait fermement et c’était tout ce qui comptait en ce moment….
Sur notre chemin je sentais des branches d’arbres des feuillages qui me chatouillait parfois le visage, il s’arrête, lâche ma main une fraction de seconde qui m’a paru une éternité…
J’ai détesté ce moment, comme quand parfois la nuit, après notre rupture, je le cherchais inconsciemment dans mon sommeil et me retrouva à serrer un oreiller vide et froid….
Un projecteur venait de s’allumer et une soudaine lumière me surprit, je clignas des yeux et en les rouvrant je découvris sa surprise : une balançoire au milieu d’un parc public
Je tapais des mains comme une gamine qui venait de découvrir que le père noël existait, je jubilais, voulais lui sauter au cou, pleurer ou le frapper …
Lui : princesse, votre carrosse est avancé
Et c’est comme ça qu’un mardi soir à 4h du matin à Casablanca je me retrouvai, sous la pluie, à faire de la balançoire par effraction dans un parc public…..je me sentais pousser des ailes et j’en voulais à cet homme qui m’a charcuté, que j’ai tailladé, d’être le seul à me donner du bonheur comme seul un homme amoureux sait dénicher des étoiles et les faire scintiller dans le regard d’une femme passionnée….