Je suis la bête de cirque
Je n’ai jamais pensé que prendre la décision de démissionner serait si difficile, j’ai effleuré le départ maintes fois, mais jamais frôlé de si prés comme maintenant.
Hier je regardais l’équipe, mon équipe à laquelle j’appartiens s’amuser, se défouler, mais j’étais en retrait je l'observais dans mon coin, je me sentais déjà partie dans ma tête, et j'étais triste, effrayée, resignée, torturée : c'est la première fois que l’idée de partir se présentait en moi comme une décision irrévocable... comme dans un couple, quand on sait que continuer ensemble, c'est augmenter la souffrance sans plus ...
Je le vis comme un déchirement, la film industry est ma vie depuis un moment, je m’y suis immergée corps et âme, mes moindres réflexes sont devenus conditionnés par rapport au rythme des tournages, au humeurs des uns aux aspiration des autres…
Alors pourquoi je veux partir ? peut être par que j’aspire à plus, certainement parc que j’ai été profondément blessée …Oui ! J’en ai vu d’autres ici, mené des croisades, traversé des terrains minés, mais jamais mon ego n’a été bafoué, ni ma dignité charcutée…Rares sont les fois dans mon existence, où j’ai été sous-estimée, mais ce qui est certain c’est que je l’ai toujours sentit comme un poignard dans le dos, et là c’est mon cœur qui est transpercé… je me suis saignée pour la film industry, en retour on m’égorge à moitié comme un vulgaire rat de laboratoire, et on se complait à voir mon agonie, voilà ce que je suis : une Bête de cirque qui se meurt devant des yeux absents …