Même si ça fait « has been », désuet : je tiens à dire Merci à tous ceux qui se reconnaîtront qui m’ont tenu la main en plein naufrage émotionnel, qui m’ont épaulée alors que je sombrais…Merci tout simplement …
Après ce préambule hors sujet, mais néanmoins nécessaire, primordiale, je m’attaque au vif du sujet.
Ce matin sur le blog de jihane, j’ai été interpellé par son cri de cœur, c’est une personne entière jihane, sans chichi sans faux semblant, elle dit toujours ce qu’elle pense juste, sans rechigner, et c’est ce que j’admire d’ailleurs le plus chez elle : cette droiture de l’esprit et cette douceur de l’âme… mon amie a eu mal devant ce qu’elle a vu dans un de nos villages, elle a sentit la vraie misère, palpé les vrais souffrances… Cela m’a a rappelé la première fois où je me suis rendue à un village à 45-50 km d’Agadir, niché dans une montagne, je ne joue pas les snobs puisque moi-même, je viens d’un petit village du moyen Atlas, mais celui çi était vraiment coupé du monde ; les virages qu’ils faut prendre pour y arriver sont pratiquement impraticables la moitié de l’année, pas d’école dans les alentours, pas de travail pour les hommes, ce sont les femmes, en grande majorité, qui font vivre leurs familles grâces aux objets et tapis artisanaux (on oublie souvent que une très large portion des foyers marocains survivent et mangent grâce au travail des femmes et des mères)… Nous y avons débarqué avec nos caméras et nos machines, les enfants qui n’avaient pour seule variante de scolarisation que le « M’sid » nous suivaient partout, nous singeaient... les adultes aussi après les premiers moments de surprise, nous ont adopté avec un élan généreux et accueillant, et pourtant la misère était criarde dans ce coin, les états des habitations horribles, l'électrification et l'eau potable restent un mythe dans ces coins reculés...on tournait un film dont les événements se déroulaient au 17ème siècle et on a eu rien à changer aux décors tout se pressentait à nous dans son état naturel comme si le temps s’était réellement arrêté dans ce village à des siècles de nous…..Oui ! moi qui suis une villageoise d’origine j’ai été assommée par ce constat, je connaissais la pauvreté, les enfants non scolarisés, les gens qui peinaient pour ramasser 15-20 dhs/ jour, mais jamais touché, ni vécu de si près… le post de Jihane a remué tout cela en moi, a réveillé cette vive souffrance, le malaise que j'avais épprouvé, la rage de me sentir démunie...dans mon commentaire laissée sur son blog, je disais que nous sommes des citoyens de ce Maroc que nous aimons tous, et que ces gens sont nos co-citoyens égaux et qu’ils ne doivent plus rester des habitants de 3ème zone, de simples chiffres dans statistiques et qui sait peut être aussi oubliés dans ces sondages….
Ce que je propose c’est de bouger, chacun de nous a accumulé lors de son parcours professionnel des contacts, des relations, je suis prête à piocher dans les miens pour entreprendre quelque chose une chaîne de soutien, organiser une action menée par des jeunes marocains pour des marocains, les formes de cette action sont à définir mais je tends la main à vous, et je sais que vous êtes nombreux à vouloir agir au lieu de se lamenter
C’est parti !!!!!