Séquence de vie
Intérieur Nuit / salle d’un restaurant branché
Personnages : - Lui : dans le rôle de l’homme
- Elle/ Moi : dans le rôle de la femme
Ambiance feutrée, une musique douce résonne dans le restaurant et fait valser les serveurs qui ressemblent à des clones, avec leurs cheveux plaqués et sourires robotisés. Elle est assise en face de lui, leur table est en retrait des yeux, en aparté. Le sommelier s’approche d’elle, lui verse de ce champagne que lui, avait commandé en son honneur un peu plutôt, elle lève le verre à sa bouche, ferme les yeux en goûtant ce bon cru, sa tête se dandinant sur les airs les gnossiennes de Sati, en les réouvrant le serveur discret comme une souris avait disparu, y’avait plus que lui et elle, face à face…. En le regardant pardessus son verre, elle se disait qu’il n’avait rien de beau, mais qu’il avait en lui quelque chose de magnétique, peut être cette insolence féline, classieuse, très rare chez un homme et dont elle raffolait comme de ce millésime qu’elle savourait à petite gorgée, qu’importe ! il était là ce soir, à portée de main, après un long jeu de cache-cache, après qu’elle ait souffert le martyre à cause de ses innombrables incartades, il était là comme un soldat qui se rend devant une armée trop puissante …. Elle leva la main pour enlever un objet imaginaire dans les cheveux, s’en mêla les doigts dans ses boucles, il rit de son manège enfantin, il se pencha vers elle, pour arranger ses folles mèches cru t-elle, mais il cueilla une goûte de champagne qui perlait aux commissures de ses lèvres, et la porta à sa bouche, elle lui sourit ; ce jeu de séduction était un rituel entre eux, ils étaient prédateur et proie à tour de rôle, parc que malgré tous les défauts de cet homme il l’a toujours traitée en égale… alors elle lui sourit, et son sourire était tendre, nostalgique, comme celui qui nous possède, la veille du retour des vacances, car sa décision était prise… Dans sa tête, une voix lui murmurait qu’il était le parti idéal, celui dont sa mère raffolerait comme gendre, qui rendrait envieuse ses copines de son ancienne vie, et surtout ferait le bonheur de sa grand-mère, qui à chaque prière implorait dieu de donner à sa petite fille qui a dépassé l’âge du mariage, un mari pour lui « couvrir la tête » (et pourtant sa petite fille, elle adore se balader avec ses cheveux en l’aire)… Une autre voix, lui criait, que cet homme est celui dont un seul appel la rendait heureuse, une petite attention la transportait de joie, une nuit la comblait de bonheur, et il était là, en face d’elle, ne demandant que de lui appartenir, repenti et suspendu à ses lèvres pour entendre son OUI…. Il la pressait de lui répondre, elle sourit de plus belle, se leva et déposa un baiser sur ses lèvres… Extérieur Nuit / Avenue dans la ville endormie A 30 ans, ses boucles se balançant avec le vent, tenant à la main ses sandales à talons, elle marchait pieds nus, dans cette avenue vide, seule, souriante et fabuleuse !!!!