Le dernier slow
Cette chanson désuète mais toujours aussi vibrante, fit naître en moi des sensations aigres douces, la machine à remonter le temps m’emporte vers une autre période de ma vie et là arrêt sur image : je me revois assise à mon bureau cette musique martelant le silence, j’essaye de faire taire le chaos en moi, je me cache derrière un sourire maquillé aux faux semblants, je ne suis plus qu’un débris de femme à ce moment là, comme une ville ravagée par une guerre civile, et qui ne sait pas se relever parc que le mal vient de ses entrailles, et moi c’était mon amour pour lui qui menaçait de m’anéantir, je m’y cramponnais comme un désespéré s’attache à la vie en se tailladant les veines… jamais rupture et séparation n’ont été si souhaitées et inhumaines à supporter que mon déchirement de le rejeter, tout en nourrissant son souvenir et son emprise sur moi … J’en étais là de mes réminiscences provoquées par cette musique, et je me demandais quatre années après, par quel processus étais je passée pour m’en être sortie, certainement meurtrie mais sans rien perdre de ma passion pour la vie… me rappeler les détails de la grande histoire de ma vie est comme faire un périple dans les coulisses d’une pièce théâtrale à la grecque, Médée en aurait pâlit de jalousie… Je m’accuse d’avoir été une récidiviste de son amour, de m’être longtemps affligée l’illusion d’une histoire à vie, et puis dans des sursaut d’ego électrocuté de m’être exilée dans mon sein comme dans une fuite éperdue de son corps vers une présence omniprésente de son souvenir, je dénonce ma lâcheté pour avoir succombée à la tentation de le prendre dans mes bras, quand il se pressentait à ma porte l’air hagard, le regard vide, de m’en être abreuver, de lui avoir servie d’exutoire et d’amarre…. Et je suis certainement à condamner pour m’être servie d’un autre pour me sevrer de ma dépendance de lui, d’avoir abuser de la morphine sous forme de mâle pour taire cette douleur de vivre amputé de lui…Coupable d’avoir souffert le martyre pour avoir aimé un homme comme une sainte, une catin… d’avoir été aimée comme une déesse, une diablesse, une femme…..
La musique s’estompait, emportant avec elle les derniers vstige de cette douleur… quatre années sont passées, je suis toujours la même femme ne pouvant pas concevoir l’amour sans vibrer, sans trembler, sans mourir et ressusciter…