Esperanza ou la prière des amants
Ciel sans étoiles pour cette soirée de septembre, seule une lune trône au centre de ce tableau noir, majestueuse elle se miroite sur l’eau d’une mer encore fébrile… les bruissements des vagues se muent en un gémissement tous bas, elle viennent s’échouer sur le sable encore en désordre… quelques instants plus tôt, la tempête rugissait, le sable meurtrit était arraché et emporté dans des spirales foudroyantes, la mer se débattait comme une mégère en crachant sa rage au visage d’Éole....
Derrière une vitre, une femme contemplait cette mutation d’univers déchaîné à nature apaisée, un feu mourant crépitait comme si lui aussi avait participé à l’assaut, ses dernières flammes dessinaient des arabesques sur le dos de la femme, et quand elle bougeait la tête, ses cheveux les chatouillaient et ça donnait l’illusion d'un ballet aérien …la femme aux cheveux d’ébènes, se retourna, et sur sa nudité se contait une histoire de tendresse et de désir, dans ses yeux brillaient toutes les étoiles du ciel, elles s’instillaient de mille feux quand son regard se posa sur l’homme endormi, dans des draps ravagés, par un ouragan de corps, de passion et d’émotion une éternité de moments plutôt …