Si "bent darhoum" m'était contée
Je me suis longtemps demandée : c’est qui une « bent darhoum » ?
« Quand je me marierai j’épouserai une bent darhoum », cette phrase est revenue très souvent dans mes conversations avec des copains ; des hommes qui se disent ouverts d’esprit, qui ont bien sur des petites amies, mais qu’ils n’épouseront jamais, parc que apparemment elles ne sont pas des « benat darhoum »…. Le plus drôle, ou pathétique, c’est quand je veux aller au-delà des mots, pour comprendre ce qui se cache derrière, aucune explication sensée ne m’a jamais été donnée !!!!
Ce terme générique que nous utilisons très souvent, a-t-il vraiment un sens ?
On me dit que c’est pour désigner des filles bien élevées qui respectent les traditions et les mœurs, en décrypté : les autres qui ne se soumettent pas à des dogmes prescrits par la morale générale d’une société en mal d’identité, sont des dévergondées, bonnes juste pour passer du bon temps…
« bent darhoum » c’est la fille qui ne me ferait pas honte devant ma mère quand elle ira demander sa main!!! m’a sorti un jour une connaissance masculine….. Suivons cette logique 2 secondes et imaginons que l’honorable mère de ce monsieur est assise dans le salon de la belle famille attendant que l’heureuse élue du cœur de son fils : si la « banet darhoum » se présenterait en tenue décente portant un plateau de thé à la menthe, l’autre version de femmes, rentrerait en trompe devant l’assemblée en tenue hyper sexy, défilant une longue liste de ses « ex » ????!!!
Un autre pense que « bent darhoum » est la femme qui saurait élever ses enfants dans le respect et la discipline, encore une fois je veux bien aller jusqu’au bout du raisonnement : si la « bent darhoum » veillerait au bien être des enfants et leur inculquerait des principe, l’autre version les laisserait grandir comme des plantes sauvages, poussant la fille à devenir une dévergondée et le garçon une racaille ???!!!
Et puis y’a la phrase légende qui tue : une « bent darhoum » ne contredit pas son mari, protège quoi qu’il arrive son foyer, autrement dit : si une « bent darhoum » fermerait les yeux sur les incartades de son mari, se tairait devant son manque d’attention parc qu’ un homme, reste toujours un homme (phrase que je n’ai jamais comprise mais ç c’est une autre histoire), l’autre spécimen, n’hésiterait pas à lui réclamer de l’attention, à agir en égale, à le confronter s’il commet un impair ou pire, à lui pardonner peut être une 1ère fois et s’il récidive, elle n’hésiterait pas à abattre leur foyer sur la tête de l’infidèle ….
Je ne veux faire le procès de personne, ni d’une « version » ou l’autre ; chacune de ces femmes, ont un « darhoum » et une famille, une éducation et une vision de la vie…. Pourquoi nous sentons nous toujours obligés de mettre des gens dans des cases avec des étiquettes ?
Le non respect de la différence c’est ce qui engendre l’intolérance et conduit parfois à des drames : l’autodestruction des peuples…. Si le mal provient de quelque part, c’est d’abord de nous-mêmes et le regard que nous portons sur l’autre !