Soir de prime.....
Devient on plus exigent avec l’âge ? ou est ce plutôt devient on plus sage, moins fougueux ?
Parc que à 20 ans, on saute pieds joints dans les histoires les plus folles, on les vit intensément, on y croit à fond, et on se laisse porter au grés des jours, avec dans le cœur ce vœux de croire à la big love histoire éternelle , même si la petite voix au fond nous dit que ça ne survivra pas à l’épreuve de l’été et des vacances séparées… d’ailleurs moi cette petite voix je l’étranglerai si je pouvais, tellement elle m’a harcelée et terrorisée dans ma vie….
Les années passent et on a 24 ans, et on le rencontre, le bel apollon ténébreux, ou le beau châtain aux yeux noisettes et au sourire ravageur, on résiste à son charme, à ses avances subtiles, on se dit avoir bien apprit la leçon de l’amour……. Il fait notre siège, souffle le chaud et le froid, il s’accroche, amusé et intrigué par notre résistance ……… conclusion : on se laisse emporter par la caresse de sa voix, l’ivresse de sa main qui nous frôle involontairement, dira t-il, mais nous on espère secrètement être submergée de ses caresses…. La jeune femme, qui se disait blindée, forte, redevient la fleur bleue, qui abdique toutes ses habitudes de femme libre, pour lui consacrer sa vie, il en devient le centre, et quand il part, tout s’écroule autour….elle devient un débris dira la petite voix, cette traitresse qui survit même à la tentative d’étouffement par ingurgitement intensif de flot de vin et de vodka ….
La veille de la 30aine, on devient moins crispée face à la vie, plus épanouie, plus femme dira-il, oui encore un homme !!!! il dira que nous sommes à l’apogée de notre féminité, et que cela nous rend plus belle, plus désirable, moins accessible certes, mais cela semble lui plaire aussi, stimuler ses réflexes de prédateur ….nous on est devenue une célibattante aguerrie, les hommes pour nous c’est comme une grande boite de friandises, et on adore le chocolat…..mais celui-là , on doit se l’avouer, est un beau cru, alliant douceur et force, finesse et rudesse, et cela nous tente…….dans notre échelle de résistance, il franchit avec aisance les étapes, il dépasse les obstacles, c’est un partenaire de taille, il est au seuil du dernier palier, et c’est la grande alerte générale : que doit on faire ?
La petite voix qui s’est dédoublée avec le temps est devenue à elle seule l’assemblée générale des nations unies, est en ébullition, elle nous relate tous nos génocides sentimentaux, dresse le portrait de tous les hommes qui ont saccagé ou marqué à feu et à sang notre vie, elle nous envoi des images de chaos, elle prépare des résolutions à appliquer d’urgence…… et en même temps ce brin de folie qui a survécu à toutes les épreuves, et qui fait que nous soyons toujours gourmande de la vie, fait résistance, il nous fait miroiter des moments de pure grâce : éclats de rire reflétés dans le regard de l’autre, moments de tendresses à partager comme une bonne tartine à la natulla, des matins câlins, des après-midi passion, des éclats de colère en face d’un homme pour remplacer le nounours muet qui subit généralement nos coups de gueule….
Mais on a plus 20 ans, plus 24 ans aussi, et on calcule chaque pas parc que on croit que c’est un signe de maturité, on se retient, et castre notre spontanéité, en se persuadant que c’est un luxe qu’on acquiert avec l’âge, mais n’est ce pas plutôt une forme de lâcheté ?
La vie est une grande émission de téléréalité, avec plein de bonus et de surprises, et parfois on rate le gros lot, parc que on a pas le courage de monter sur scène le soir du prime…..