Nue dans la galeie à miroirs....
Quand dans la rue j’aperçois un couple heureux, c’est à nous deux que je pense …… quand je vois un enfant rire, c’est celui qui aurait pu être le nôtre que je vois….. quand je suis affaiblie et meurtrie c’est ta voix que j’entends dans mes oreilles……
Et pourtant quand tu appelles je ne réponds pas….
Nous sommes désormais deux rives que rien ne lit plus…… les deux faces d’une même pièce……
Et ce soir là quand t’as appelé j’étais mal, en mal d’être encore femme….ta femme….j’ai décroché…. T’as dit « je viens ? », je n’ai pas refusé…..
Je suis restée longtemps après ton départ à contempler les draps emmêlés, après que nos deux corps se sont défaits…..
Je revoyais tout au ralentit en bouclant, comme si un traveling incessant faisait des allers-retours sur cette image fixe….je t’entendais me parler dans une langue que je connais tant mais qui ne me sied plus …..
je me suis détournée, les yeux sourds, j’étais de marbre dans ce vivier de passion…. Tu as été surpris, choqué, et puis blessé dans ton égo de mâle d’avoir été traité en « homme objet », comme t’as dis ….quelques instants après t’étais plus là….
J’ai serré le drap contre moi, cherchant à retenir le peu de toi quoi reste dans cette chambre, à vouloir renifler ta chaleur, boire ton odeur….
Si tu savais …je t’aime à me haïr