Dans une certaine Casablanca même la mort devient une issue de secours
Le 17 Mai 2003, le Maroc se réveille encore sous le choc : il n’est plus intouchable ! la veille il a été victime d’une série d’attentats à la bombe…. Des morts et des terroristes, des victimes et des criminels, en ce siècle où l’horreur de la guerre et de la violence se vit au quotidien rien d’extraordinaire en somme, sauf que les criminels, les terroristes, les kamikazes, ceux qui se sont faits explosés sont des jeunes marocaines, qui ont voulu la mort d’autres marocains….
Des jeunes de Casablanca, issu d’un quartier à la périphérique de la ville, un bidonville comme il en existe des milliers….
Le 11 Mars 2007 sept ans plus tard, un cyber café se fait exploser…il se situe à Hay Moulay Rachid, à la périphérique de Casablanca
La presse s’excite, l’opinion publique panique, les autorités s’indignent…. On est proie à plusieurs démons, on remet sur le tapis nos vielles angoisses qu’on a mit 5 années à refouler…. les rumeurs les plus folles circulent, lundi c’est une bombe qui aurait explosée en plein mâarif, mardi c’est une autre dans un supermarché, on m’apprend aujourd’hui que les responsables et présentateur des émissions de jeux de hasard ont reçu des demandes de mort ….
Carian Toma, Hay Sidi Moumen, Hay Moulay rachid, c’est la même région, le même quartier, le même quotidien, et les mêmes raisons qui ont poussé des jeunes à se faire explosés y’a 5 ans….
Mon père disait tout à l’heure en lisant les journaux ; qu’il était inadmissible qu’on se pose pas la vraie question : qu’a ton fait, en 2003, pour que cela ne se reproduise plus ?
Visiblement rien, nada, walou…. Dans un autre contexte, un autre pays des responsables auront été immédiatement remerciés, de vraies procédures aurait été établies, mais chez nous on ressasse des veilles histoires, on reformule des promesses périmées, et on passe une couche de « l3am zine » ….
Des marocaines vivent toujours en dessous du seuil de la pauvreté, ils manquent de tout, ils sont abandonnés à leur sort, livrés à eux même en face d’eux la seule solution qui existe : des extrémistes qui leur propose un forfait « A la vie à la mort », le deal est clair : on prend en charge ta famille et on te propose de mourir en martyre…. Face au néant, même la mort devient une issue de secours