12 ans d'âge! ça c 'est du pur millésime!
Je l’ai connu y’a des siècles de cela, je l’ai connu quand elle était encore vacillante entre l’adolescence et l’âge mûre, je l’ai appréciée quand elle devenait cette personne douce et cassée, et aimée en elle la femme sublime et solide, l’amie au cœur et l’âme purs.
Je la connais depuis toujours je pense, on a tellement partagé elle et moi.
Destins de femmes : Ensemble nous avons apprit à devenir femmes, découvert notre vocation à être de celles qu’on surnomme libérées, marcher ensemble sur le sentier de l’amour, de la tentation, et fait ensemble connaissance des coups durs de la vie…se soutenant mutuellement pour préserver intact « l’enfant » en nous, comme après une bonne cuite quand l’une de nous tenait à l’autre les cheveux, la soutenant pendant qu’elle vomissait ses tripes…et le lendemain se réveiller avec le khool qui déborde, la tête qui explose, et rire comme des fillettes de notre paraître, se mettre devant un petit déj tardif et se faire encore des confidences….
Mon esprit s’évade vers ces souvenirs, ces moments qui nous unissent elle et moi.
Histoires de filles : Entre peines de cœurs, amours de jeunesse, illusions perdues, sourires retrouvés, et rêves vaillants.
Des soirées à se raconter nos vies comme si chacune de nous ne connaissait pas l’autre sur le bout des doigts, à ressasser nos histoires de mecs, chacune de nous parlant de son chevalier servant, et supportant les vannes taquines de l’autre, chacune de nous racontant pour la énième fois ses peines, simplement pour être réconfortée par l’autre.
Je me rappelle des moments interminables sur une terrasse d’un café, vidant notre sac autour d’un chocolat chaud, échafaudant des projets, racontant ce demain si attendu avec des yeux brillants, saluant les uns et ignorants les autres, riant aux éclats parfois et d’autres fois ne disant rien envahies par une tristesse écrasante.
Des tours en voitures, moi qui passait la cherchait, et on tournait dans cette ville, qui m’est devenue chère parc qu’elle y habitait, sans but précis on traversait les rues au grés de nos humeurs, moi conduisant, elle jouant les DJ.
Des sorties mémorables parfois arrosées, très souvent arrosées, à faire les folles, à dire à haute voix des mots crus simplement parc que ni l’une ni l’autre n’est juge ou accusée, à jouer nos vraies rôles : des filles paumées parfois, simples femmes fortes très souvent, différentes je crois parc que nous rejetions les apparences, parc que nous nous plions pas au règles de bien aisances de cette chère société hypocrite.
Des moments pénibles : nous en avons eu à la pelle ! Déçues, notre confiance a été bafouée par un être chère, et nous avons mis longtemps à faire le deuil de cette amitié perdue, à oublier le mal que nous a causée cette amie qui nous a abandonnées pour un homme !
Nous avons tendance à dire qu’elle et moi c’est le noyau, autour du quel s’est greffé beaucoup de relations, de semblants d’amitié…12 années ont passées et le noyau est resté intact : elle et moi !
Elle a le même âge que moi, je l’ai toujours considérée comme ma petite sœur, sortant mes griffes pour la défendre et usant de câlins pour la réconforter, je l’appelle mon caramel praliné, elle se fiance le vendredi prochain et moi je l’aime à tout jamais.